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PHILIPPINES 2009
23 janvier 2009

Bulalacao (Mindoro occidental)

Aujourd’hui, nous allons essayer de rejoindre Bulalacao, on dit bien « essayer » car ici sur Mindoro, les transports sont rares, les horaires complètement aléatoires et l’on ne sait jamais quelles surprises va nous réserver la route.

Donc, départ en banca à 6 h du matin de l’île de Pandan et ça commence déjà bien : la mer est trop basse et il est impossible de rejoindre directement le village de Sablayan. Dix minutes de marche dans le sable noir et 10 mn de tricycle plus loin, nous réussissons à chopper un jeepney pour San Jose. Trois heures de piste avec une cargaison de poissons, ça pourrait être pire.


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Mais le pire va arriver dans l’autre jeepney entre San Jose et Bulalacao. Nous sommes déjà prévenus, la « route » de montagne sera épouvantable. Mais le plus épouvantable dans tout ça, est que la moitié arrière du jeepney va être très vite transformée en bétaillère… et pour transporter quoi ? Un buffle et une vache ! Une dizaine de personnes sera nécessaire pour les faire grimper dans le véhicule pas du tout prévu pour acheminer de tels passagers. Nous commençons à rouler et les bêtes sont complètement stressées : elles pissent, elles chient et comme la piste n’est franchement pas terrible, à chaque trou, chaque virage, elles glissent sur leurs excréments, se cognent et parfois chutent lourdement… un vrai cauchemar ! C’est donc pour améliorer leur confort que nous allons charger en route une cargaison de paille et voilà comment on transforme un jeepney en une véritable étable roulante ! Mais la situation va encore empirer dans la montée au sommet de la montagne. Une ascension hyper raide, impraticable à nos yeux, mais qu’aucun jeepney ne se refuserait. Une véritable épreuve pour nous et la machine. Mais que dire des deux pauvres bêtes : elles s’écroulent, se cognent contre les parois de l’engin, elles se blessent (arcade sourcilière ouverte) et sont couvertes de sang… horrible. La descente sera tout aussi catastrophique avec en plus les litres d’urine qui dévalent le jeepney, baignant nos chaussures mais pas nos sacs à dos que fort heureusement nous avons soulevé à temps. Hormis la vision d’horreur que nous avons eu dans le jeepney, les paysages à l’extérieur étaient fantastiques. Notre bétaillère arrivera à bon port au charmant village de Bulalacao. Un périple de 10 H riche en émotions !


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Bulalacao est un charmant et paisible village encore méconnu des touristes. Le jeepney nous dépose devant le Felipa’s Lodge où nous prenons nos quartiers. Un excellent choix, d’autant que c’est le seul endroit où l’on peut se restaurer. L’accueil est fantastique et la patronne s’avère être une très bonne cuisinière : cure de crabes, de calamars, et surtout de gambas géantes comme nous n’en n’avons jamais mangé auparavant (seulement 2 euros l’assiette de 3 monstrueuses et succulentes Tiger Prawns… indécent). Dans la maison, de notre chambre très proprette, nous traversons à chaque fois la petite épicerie pour rejoindre la cuisine. Ambiance très familiale. La télé nous déverse son même lot de jeux télévisés débiles que l’on trouve en France, mais au moins ici, ça a le mérite de nous faire rire.


L’ambiance dans le ville est très insolite : musique américaine des années 60 à fond la caisse et des majorettes partout. Nous sommes samedi et un concours doit avoir lieu…Attention, les Philippins adorent faire la fête, et tout n’est que prétexte pour s’amuser, boire, fumer… Pas toujours facile parfois de saisir ce qu’un Philippin veut nous faire comprendre, mais quand il est bourré de surcroît, ça vire à la cata ! Fous rires garantis… Les gens nous serrent la main, nous lancent des « Hey Jo ! » (les GI’s américains ont laissé des traces). Nous avons rarement vu autant de sourires au m².


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Felipa nous trouvera même un bateau pour le lendemain, et pas n’importe lequel : celui des gardes côtes, pour faire le tour des charmantes îles de Target et Aslom.


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Nous quittons Bulalacao le surlendemain aux aurores. En principe, seulement 2 H de trajet pour nous rendre à Roxas, port d’embarquement pour Caticlan. En fait nous ne mettrons qu’ 1H30 car nous allons être les acteurs d’une course de jeepneys… le délire ! Les gens qui attendent sagement au bord de la route n’ont pas le temps de réagir à son arrivée et sont littéralement happés dans le véhicule par les deux gars dont le boulot consiste à charger les marchandises. L’un d’entre eux, nous fera même un remake des cascades à la Belmondo, accroché dans le vide aux barreaux du jeepney roulant à vive allure. Même les mamies et leurs paniers chargés de calamansis n’y échappent pas et sont tirées sans ménagement à l'intérieur, arrivant tout sourire édenté, n’ayant pas le temps de s’asseoir que le jeepney est déjà reparti en trombe. Le pire dans l’histoire, c’est que tous les passagers qui paraissent coutumiers du fait, participent à la cause en encourageant le chauffeur. Pourtant, bien difficile pour nous de prendre cela à la rigolade devant de tels risques démesurés : une vitesse folle sur une route empierrée qu’aucun obstacle ne pourrait arrêter. Sains et saufs, nous embarquons dans le ferry pour Caticlan, 4 H de navigation sur une mer très agitée et nous quittons l’île de Mindoro pour d’autres aventures.

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